« Oui, la réforme du pays reste notre ambition centrale, et il n’y a pas de réforme possible sans s’appuyer sur les attentes des forces vives de la nation, aux premiers rangs desquelles sont les entrepreneurs »
Il y a un an, le projet présidentiel de la droite avait suscité́ un espoir inédit chez les entrepreneurs et les chefs d’entreprise. Ma famille politique avait enfin renoué avec une sérieuse ambition de rationalité budgétaire, et l’envie de promouvoir des idées économiques novatrices et courageuses. Si cher aux entrepreneurs, le mot « liberté » n’était plus un tabou mais devenait bel et bien la manifestation d’une ambition et d’une force. La liberté redevenait un des piliers incontestables de notre socle de valeurs.
Si la droite peut sembler en retrait depuis plusieurs mois et que les expressions médiatiques peuvent donner le sentiment qu’elle s’est centrée sur un discours exclusivement régalien, je veux dire à tous les acteurs économiques de la France que la droite est de retour sur les sujets qui les concernent directement. Oui, la réforme du pays reste notre ambition centrale, et il n’y a pas de réforme possible sans s’appuyer sur les attentes des forces vives de la nation, aux premiers rangs desquelles sont les entrepreneurs. Le XXIe siècle ne sera pas uniquement celui des défis migratoires ou sécuritaires, même s’ils sont légitimes et éminemment importants.
Ce siècle, notre siècle, sera aussi celui de l’innovation, du défi climatique, de la réforme de notre système éducatif pour l’adapter aux bouleversements prochains de l’intelligence artificielle et du progrès technologique, de la compétitivité et de l’adaptation de nos économies à un monde de plus en plus ouvert, de plus en plus changeant. En cela, il ne faudra pas s’arrêter aux défis exclusivement hexagonaux, il faudra tout autant réfléchir et agir pour redynamiser l’Europe afin de « booster » notre croissance.
Projet alternatif. Pour relever ces défis, la voix des entrepreneurs, des chefs d’entreprise de TPE, de PME sera centrale tout comme celle des grands groupes qui devront cesser d’être stigmatisés. En ce début d’année où l’expression des vœux est notre tradition et notre usage, je forme celui d’une période où la droite recommencera à produire de l’idée et à bâtir un projet alternatif économiquement crédible et placé sous le sceau de la liberté, de la responsabilité́ et de l’équité.
« Je souhaite que la droite conduise une large réflexion sur la refonte de notre droit du travail, qui doit aller bien plus loin que celle du gouvernement Macron et anticiper les prochains bouleversements technologiques qui vont révolutionner le monde du travail »
Ce projet ne devra pas se contenter de parler de baisse des dépenses publiques ou de baisse des impôts, même si elles sont indispensables. Il devra être disruptif, inventif et chercher à associer notre économie aux nouveaux modes de production et de consommation. Nous devrons parler d’intelligence artificielle, de digitalisation, de politique exportatrice, de développement durable, de recherche, de reconversion, de formation aux métiers de demain… Et nous devrons aussi parler des problématiques quotidiennes ancrées dans la réalité comme la trésorerie et les délais de paiement, l’absence de recours face à l’inspection du travail, la nécessaire simplification administrative…
Je souhaite que la droite conduise une large réflexion sur la refonte de notre droit du travail, qui doit aller bien plus loin que celle du gouvernement Macron et anticiper les prochains bouleversements technologiques qui vont révolutionner le monde du travail : des solutions concrètes, telles que le contrat unique à droits progressifs, devront donner lieu à débat.
Enfin, il faudra poursuivre une politique déterminée en faveur du capital, pour permettre à nos start-up de prospérer, et de rester européennes sans avoir besoin d’être rachetées par des investisseurs chinois ou américains.
Reprenant une partie des propositions économiques de la droite, il est vrai que le président de la République a surpris jusque dans nos rangs. Mais est-il pour autant devenu le chantre de nos aspirations ? Non, et c’est à nous de dire ce que nous attendons de lui pour redresser vraiment le pays, sa compétitivité comme sa situation budgétaire. Mais il faut trouver un nouveau ton pour le faire. Le danger c’est que lorsque la droite parle économie, elle le fasse sans cohérence idéologique et tombe alors dans la critique systématique qui se révèle être improductive. Critiquer la baisse des emplois aidés est incompréhensible, et donc insensé, dès lors que nous avions pendant si longtemps prôné́ leur suppression complète, même s’il s’agissait davantage d’en dénoncer la méthode plutôt que le fond.
« Je crois en la politique du « faire » et, en matière de lutte contre le chômage, je crois plus que jamais à la décentralisation et à la proximité et je combats vigoureusement une approche étatiste et interventionniste »
Néanmoins, il nous appartient de veiller à ce que les Français ne se laissent pas berner par des effets d’annonce, car tant que le gouvernement ne s’attaquera pas à la baisse drastique de la dépense publique, à commencer par un décalage de l’âge de départ à la retraite qui seul permettait le financement de la baisse de 40 milliards des charges, les actions du gouvernement ne seront qu’un bonneteau fiscal qui masquera en fait une hausse du coût du travail.
Facilitateurs. Enfin, lutter contre la montée inexorable du chômage reste une priorité absolue. La seule façon d’y parvenir est de permettre à nos entrepreneurs de survivre et de se développer. Ce sont eux qui créent l’emploi, pas les politiques. Nous ne sommes que des facilitateurs et qui ont un rôle à jouer, qui sans être central n’en est pas moins crucial. Si Bordeaux n’est pas la France, j’ai la grande satisfaction que les emplois nets créés par an dans le secteur privé soient passés sur le territoire de Bordeaux Métropole de 1 044 en 2014 à 9 400 en 2017, soit une multiplication par 9 en trois ans. Ce n’est pas moi qui ai créé l’emploi, mais j’ai eu ma place pour permettre cette envolée et j’en suis fière. Voilà ce à quoi doit servir le ou la responsable politique. Je crois en la politique du « faire » et, en matière de lutte contre le chômage, je crois plus que jamais à la décentralisation et à la proximité et je combats vigoureusement une approche étatiste et interventionniste. Ne cédons pas aux sirènes du tout-état.
Chers amis entrepreneurs, chefs d’entreprise, agriculteurs, commerçants, artisans, professions libérales, la droite est de retour et je suis plus que jamais à vos côtés. Moi-même qui ai passé plus de vingt ans à la tête de grands groupes et de plus petites entreprises, je veux mettre mon expérience à votre service, à celui de la reconstruction d’un projet crédible, mis sous le sceau de la liberté, de la responsabilité et de l’équité. Je forme le vœu, en ce début d’année 2018, que nous nous remettions honnêtement au travail. Parce que nous, issus du monde de l’entreprise, nous savons que le travail finit toujours par payer.