L’ex-dirigeante de Canal+ a bénéficié, au moment des régionales, d’une couverture télé impressionnante. Virginie Calmels jure n’avoir rien demandé…
C’est loin d’être un scoop: Virginie Calmels dispose de solides relais dans l’univers médiatique parisien. Comment pourrait-il en être autrement? L’adjointe d’Alain Juppé a occupé des postes de direction au sein de Canal+, puis dans la société de production Endemol (La Roue de la fortune, Star Academy, Les Enfants de la télé, Loft Story).Idéal pour se composer un copieux carnet d’adresses dans ce monde dont elle croise toujours dirigeants et figures de proue dans les dîners sélects du Siècle. « Je connais très bien Nonce Paolini, Nicolas de Tavernost, Delphine Ernotte et Bertrand Méheut… On s’apprécie. Certains sont des proches », reconnaît-elle.
Propulsée tête de liste de la droite et du centre en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes lors des élections régionales de 2015, Virginie Calmels doit combler un évident retard de notoriété face au vieux routier PS Alain Rousset, qui dirige l’assemblée depuis 1998. Elle bénéficie alors d’opportuns passages dans les télés et radios nationales: huit en six mois! La gauche s’étrangle…
« J’ai attiré les médias, car j’étais nouvelle en politique », plaide l’intéressée. Elle obtient même, malgré l’agacement de Catherine Barma, productrice de l’émission, un ticket pour On n’est pas couché,de Laurent Ruquier. « Je n’ai rien fait pour y passer. C’est du fantasme. » Quoi qu’il en soit, la stratégie est payante: à la fin de 2015, l’élue cathodique se hisse à la 9e place du top 10 des candidats provoquant le plus de bruit sur les réseaux sociaux.
Elle a accusé Sud- Ouest de s’être laissé acheter par son rival
Si Virginie Calmels cultive de bonnes relations avec les médias audiovisuels, ses rapports avec Sud-Ouest, qui, en 2013, l’avait chargée de trouver des investisseurs, ont, en revanche, été exécrables tout au long de la bataille régionale. La candidate accusant jour après jour le quotidien de s’être laissé acheter par Rousset. A l’appui de sa démonstration, elle pointe une « subvention » – en réalité un prêt – de 900000 euros accordée en septembre 2015 par le sortant au journal.
Les choses s’enveniment lors d’une réunion publique à Limoges, le 14 octobre 2015. En présence d’Alain Juppé et de Nicolas Sarkozy, Virginie Calmels prétend qu’à Sud-Ouest Alain Rousset choisit lui-même les photos! Les quelque 2000 militants réagissent instantanément. « Elle n’a rien fait pour interrompre les sifflets », se souvient le journaliste Benoît Lasserre, chargé de couvrir la réunion. « Ce n’est pas Sud-Ouest qui a été hué, mais Rousset! » se défend-elle. Le surlendemain, le directeur de la publication dénonce dans les colonnes des « attaques que nous ne pouvons plus tolérer ».
Même si l’élue ne regrette rien, les relations avec le grand journal régional se sont depuis apaisées. Virginie Calmels est même allée à la rencontre de la société civile des journalistes. Et, pour enterrer la hache de guerre, elle devrait visiter prochainement les locaux du journal. Pour sûr, elle ne demandera pas à choisir la photo qui illustrera le papier.