PODCAST / Retrouvez Virginie Calmels répondant aux questions de Marie Eloy dans le podcast « Elles ont osé ». Virginie Calmels revient sur son parcours professionnel, à la tête de grandes entreprises dont Canal+ et Endemol, ainsi que sur son parcours politique et entrepreneurial avec la création de l’école Futurae. A ses côtés, Céline Orjubin, cofondatrice et CEO de My Little Paris, marque démarrée en 2008, devenue propriété du groupe TF1.
Par leur créativité et leur esprit entrepreneurial, elles ont fait bouger les lignes et réussi à marquer leurs univers de leur empreinte : Virginie Calmels dans de grands groupes de l’entertainment et des médias mais également en politique, et aujourd’hui avec Futurae, son école dédiée aux métiers de demain, et Céline Orjubin, avec My Little Paris, un média devenu une marque qui compte dans l’e-commerce.
Marie Eloy , fondatrice des réseaux Femmes des territoires, Bouge ta boîte et Bouge ton groupe, reçoit dans le podcast Elles ont osé ces deux entrepreneuses qui ont toutes les deux choisi une autre carrière que celle qui leur était toute tracée.
Bifurquer pour entreprendre
Diplômée de grandes écoles de commerce – Sup de Co Toulouse et Insead – dans l’expertise comptable et le commissariat aux comptes, Virginie Calmels se destine à une carrière dans l’audit. Mais ce n’est pas la voie qu’elle décide de prendre. A 28 ans, cette native de la région bordelaise décide de partir à l’étranger. « Le personnel guide parfois le professionnel », analyse-t-elle. Alors directeur financier de Numericable, Virginie Calmels se voit proposer de devenir directeur financier de Skygate BV, une start-up dans les hautes technologies satellitaires, basée à Amsterdam. « J’ai toujours fonctionné à l’impulsion, sans avoir de plan de carrière. Et puis, c’était aussi un virage personnel », raconte-t-elle.
Une première prise de risque qui marque un tournant dans la vie professionnelle de Virginie Calmels. Avec cette expérience à l’international, elle parfait sa connaissance de l’anglais. Un plus qui l’aidera dans la suite de sa carrière, lorsqu’elle revient en France pour diriger Canal+, Endemol France puis Endemol Monde, avant d’embrasser une carrière politique et de devenir, en 2020, entrepreneure et fondatrice de l’école Futurae, consacrée aux industries créatives et au marketing digital. Aujourd’hui, son école compte pas moins de 200 étudiants.
Fille de boulanger, Céline Orjubin a, elle aussi, fait de hautes études et démarré une carrière qui semblait toute tracée, avant de bifurquer. Prépa Hypokhâgne et Khâgne puis à l’université McGill au Canada et HEC Paris, cette Bretonne multiplie les expériences à l’international – à Montréal, Hong Kong et Dakar – et rejoint Morgan Stanley à Londres, en 2006, en tant qu’analyste financier en luxe et retail. Peu de temps avant la crise financière et un licenciement massif dont elle fera partie. « La grande chance que j’avais, ce que je n’avais jamais rêvé de faire ce métier », confie-t-elle. Mais son côté bonne élève aurait pu faire qu’elle y reste encore longtemps, au lieu d’oser s’aventurer dans un domaine qui lui correspond davantage. « Pendant les neuf mois qui ont suivi, j’ai pris le risque de dire non à des McKinsey et d’autres banques d’affaires, sans encore savoir à quoi j’allais dire oui », poursuit Céline Orjubin.
Finalement, elle rencontre les quatre autres fondatrices de My Little Paris et démarre en 2008 avec elles un projet de newsletter qui deviendra la marque désormais culte. Aujourd’hui, My Little Paris fédère une communauté de 5 millions de personnes – essentiellement des femmes – et est présent dans trois pays : la France, le Japon et l’Allemagne. La marque explore tout un univers qui se décline en de nombreuses offres (My Litlte Box, Gambettes Box, My Little Kids, My Little World, etc.). Rentrée dans le giron du groupe TF1 en 2018, l’entreprise emploie 145 salariés, expédient tous les mois environ 250.000 box et réalise plusieurs dizaines de millions d’euros de chiffre d’affaires, dont 30 % à l’international.
Oser le risque
Si leurs débuts de carrière prouvent que Virginie Calmels et Céline Orjubin n’ont pas froid aux yeux, la suite atteste de leur goût du risque. A commencer par Virginie Calmels qui s’est tournée vers la politique en 2014 et a connu une ascension fulgurante. D’abord première adjointe à la mairie de Bordeaux, puis vice-présidente de Bordeaux Métropole, tête de liste des régionales en Nouvelle-Aquitaine, Virginie Calmels se hisse jusqu’à la vice-présidence du parti Les Républicains. « Je me suis dit ‘si je dis non, je vais le regretter’ », commente-t-elle pour expliquer sa décision.
Céline Orjubin, aussi, a pris d’importants risques amenant son média My Little Paris dans l’e-commerce, avec un système de box inspiré des pochettes-surprises et du Club Barbie. En décembre 2011, My Little Paris prépare 2.000 box tests vendues en seulement 45 minutes. Un vrai succès. « Aujourd’hui, l’e-commerce représente 90 % de notre business. Cela a complètement changé la configuration de My Little et nos métiers », explique Céline Orjubin.
Mais c’est finalement la volonté de s’engager qui motivent ces deux entrepreneures. Après la politique, Virginie Calmels a choisi la formation et décidé de créer en 2020 Futurae, une école pour préparer les jeunes aux métiers du futur dans les industries créatives et le digital. Céline Orjubin, elle, a ouvert en 2017 Mona, un espace de coworking gratuit dédié aux femmes entrepreneures.